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Le chenal balisé entre Shawinigan et La Tuque est inauguré
1 août 2013

1er août 2013 - Article rédigé par Le Nouvelliste
Le 24 juillet 2013 s'inscrit désormais comme une journée historique en Mauricie. Après des années de travail, des hauts et des bas, le projet du chenal balisé de la rivière Saint-Maurice aboutit enfin: les plaisanciers pourront naviguer, pour la première fois depuis des années, sur les eaux du Saint-Maurice entre Shawinigan (secteur Grand-Mère) et La Tuque dès le week-end prochain.
«Aujourd'hui doit être vu comme un moment où une région a fait tous pour un, avec le sentiment qu'il n'y a pas de limite», a lancé le directeur général de Tourisme Mauricie, André Nollet. La fierté se lisait sur tous les visages hier matin à Grandes-Piles lors de l'inauguration officielle de la voie navigable par la Corporation de développement de la rivière Saint-Maurice (CDSM). «Ça fait 100 ans que la rivière est là, enfin elle appartient à la population de la Mauricie», a déclaré spontanément le maire de La Tuque, Normand Beaudoin.
Ce couloir maritime qui s'étend sur près de 130 km, ponctué ici et là par 374 aides à la navigation, permettra non seulement aux plaisanciers d'expérimenter la navigation sur le Saint-Maurice de façon sécuritaire, mais encouragera également l'affluence de touristes dans la région, espèrent les partenaires du projet.
«Une rivière navigable signifie aussi la possibilité de nouveaux investissements dans la région. C'est une façon de redécouvrir la Mauricie à partir du Saint-Maurice», estime le président du conseil d'administration de Tourisme Mauricie, Benoît Gauthier. Avec ce projet de 1,8 M$, Tourisme Mauricie espère d'ailleurs attirer 2000 nouveaux plaisanciers d'ici 2016.
«Un été de tests»
Si hier marquait la consécration du projet, de petits bémols sont toutefois venus jeter un peu d'ombre.
Pour M. Nollet, l'été 2013 se veut d'abord une année de «tests». «Il faut être conscient que des ajustements seront nécessaires, comme nous avons déjà dû le faire depuis le mois de juin», souligne le d.g. de Tourisme Mauricie.
Au moment d'installer les bouées en juin, certaines d'entre elles avaient en effet été déplacées sous la force du courant, et d'autres, complètement submergées.
Selon Philip Courchesne, le vice-président du Groupe Synergis, la firme d'arpentage mandatée pour le projet, un événement comme celui-ci est très rare, et ne se produit qu'une fois aux dix ans, laissant présager que si les débits restent stables, les bouées tiendront la route.
«On espère que les modifications effectuées étaient les dernières, mais les bouées flottantes peuvent toujours bouger. Il n'y a rien de plus fort que l'eau», souligne M. Courchesne, rappelant que ces bouées servent avant tout d'aides à la navigation.
Contrôle du débit d'eau?
Pour assurer une sécurité maximale sur le chenal, il aurait fallu pouvoir contrôler le débit d'eau de la rivière, évoque M. Courchesne. Or, Hydro-Québec n'a pas pu répondre favorablement à cette demande. «Notre mission à nous, c'est de produire, distribuer et transporter de l'électricité pour le Québec», a répondu le chef des relations avec le milieu et des projets spéciaux pour la Mauricie et le Centre-du-Québec chez Hydro-Québec, Christian Éthier.
Le directeur régional d'Hydro-Québec Jacques A. Chauvette, présent à l'inauguration du chenal, a quant à lui rappelé le protocole d'entente qui lie la CDSM et la société d'État dans le partage de données sur les apports d'eau au barrage Matawin jusqu'à la centrale de La Tuque. Des données «confidentielles» partagées via un accès «privilégié» qui permettront à la firme Synergis de pouvoir analyser les données et prendre les décisions en conséquence, réitère M. Éthier.
Un système de règles limnimétriques a d'ailleurs été mis en place par la CDSM pour indiquer aux plaisanciers si la profondeur d'eau à chaque secteur permet une navigation «sécuritaire», «délicate» ou «dangereuse».
Si le chenal balisé relie pour le moment Shawinigan à La Tuque, M. Nollet souhaiterait qu'il s'étende de Trois-Rivières jusqu'au réservoir Gouin. «J'ai un projet à un milliard de dollars», sourit M. Nollet, l'homme aux mille et un projets.
Le projet du chenal balisé a été rendu possible grâce à l'apport des villes de Shawinigan et de
La Tuque, de la MRC de Mékinac, de Tourisme Mauricie et de la Conférence régionale des élus de la Mauricie.
Prudence sur la rivière
Avant de lancer leur embarcation sur le Saint-Maurice, les plaisanciers doivent savoir que la voie navigable présente des zones de danger, et que la navigation sur une rivière avec un fort courant réserve son lot de surprises.
«Dès que vous dépassez Mékinac, portez votre veste de sécurité», conseille fortement le directeur général de Tourisme Mauricie, André Nollet, qui a lui-même expérimenté la navigation du chenal balisé. Selon lui, les plaisanciers comprendront assez vite qu'il n'est pas toujours facile de manoeuvrer un bateau en eaux mouvementées, et que cela nécessite d'autant plus de prudence.
«Il y a un énorme travail d'éducation à faire. 90 % des plaisanciers ne savent probablement pas ce que ça signifie une bouée jaune», estime M. Nollet. Un Guide du plaisancier de la rivière Saint-Maurice a donc été conçu pour informer la population des secteurs critiques (rapides, zones rocailleuses, bancs de sable, etc.). Le dépliant, qui a été distribué dans plusieurs endroits clés aux abords de la rivière, comprend notamment une carte sommaire de navigation, des explications quant aux règles limnimétriques et aux aides à la navigation, des particularités du plan d'eau, etc.
Si la connaissance de ces éléments permet de minimiser les risques d'accidents, les plaisanciers sont également invités à adopter des comportements sécuritaires sur l'eau.
«On débouche une bière quand le moteur du bateau est éteint», rappelle M. Nollet, qui souligne à cet effet la collaboration de la Sûreté du Québec et de la Garde côtière qui seront là pour faire respecter les réglements.
Les plaisanciers peuvent consulter le site web navigationstmaurice.com pour de plus amples détails, et pour télécharger le Guide du plaisancier 2013.
Rappelons que les embarcations ayant un tirant d'eau de 2,5 pi à 3 pi et dont la longueur peut varier de 25 à 35 pieds au maximum pourront sillonner la rivière.
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